Le mois d’août 2021 a été marqué par une violente quatrième vague de Covid-19 dans les Antilles et l’entrée en vigueur du Pass Sanitaire.
« On n'arrête pas de présenter des condoléances»: le nombre de morts du Covid explose en Guadeloupe, rappelle Europe 1, le 23 août. «Sur le parking du CHU de Pointe à Pitre, en Guadeloupe, des conteneurs frigorifiques ont été installés en urgence. Les hôpitaux aux Antilles sont débordés par les malades du Covid-19. Le taux d'incidence s'envole à plus de 2.100 cas pour 100.000 habitants. Une flambée liée à la faible couverture vaccinale, notamment. Sur l'île, seules 25% des adultes a reçu ses deux doses, soit trois fois moins qu'en métropole. Et pourtant, les fakes news continuent de circuler sur les réseaux sociaux. Une vidéo notamment est devenue virale. L’auteure y montre un parking vide en racontant que "l’Etat français se fout de la gueule du monde" et qu’il y a "moins de monde que d’habitude" à l'hôpital. »
Le lendemain, 24 août France Info apporte toutefois une note d’espoir s’agissant de la situation en Martinique : «Symbole d’une légère accalmie, à l’entrée des urgences du CHU de Martinique à Fort-de-France, les patients Covid qui arrivent sur un brancard sont un peu moins nombreux que la semaine dernière. "Mercredi et jeudi, c’était un véritable enfer avec des urgences complètement saturées, relate Jean-François Bouet, médecin urgentiste. Et là, depuis quelques jours, oui, il y a une relative accalmie". Le CHU connaît actuellement son plus fort taux d’occupation de lits pour des patients Covid. Le taux d’incidence a un peu baissé, de 961 à 928 cas pour 100 000 habitants sur l’île, contre 225 en moyenne sur tout le territoire français. Il était de 1 147 il y a deux semaines. "On voit qu’on est sur un plateau plutôt haut, mais qu’on reste sur un plateau c’est-à-dire que ça n’augmente plus", confirme le chef du service des urgences, le Dr Yannick Brouste.»
Nombreux ont été les professionnels de santé qui sont partis dans les Antilles pour épauler les équipes locales, à l'image de Laurine Lelavandier, aide-soignante à Rennes, dont France 3 Bretagne a recueilli le témoignage le 21 août.
En métropole, les hospitalisations repartent aussi à la hausse mais le profil des patients confirme l’efficacité de la vaccination. Ouest-France note ainsi le 23 août qu’en Bretagne, « les non-vaccinés représentent 80 % des nouvelles entrées à l’hôpital. Alors que l’efficacité du vaccin est parfois remise en cause, les indicateurs de l’épidémie ne laissent pas de place au doute. Entre le 11 juillet et le 8 août, 80% des patients malades du Covid-19 hospitalisés n’étaient pas vaccinés. Ces derniers représentent 97 % des nouvelles admissions en soins critiques sur la même période. »
Même constat dans L’Obs, le 24 août, à propos de Marseille : « les hôpitaux sont parmi les plus impactés par la 4e vague de Covid-19. 89% des patients en réanimation ne sont pas vaccinés dans la cité phocéenne alors que le taux d’incidence est deux fois plus élevé que celui de la moyenne nationale. »
Fin août, les indicateurs repassent toutefois au vert. Comme le souligne Ouest-France le 30 août, “selon les derniers chiffres de Santé publique France, les admissions quotidiennes à l’hôpital sont en recul ces derniers jours. Quant au nombre de nouveaux cas, il poursuit sa baisse nette. Le pic des admissions à l’hôpital semble être dépassé en France. Selon les nouveaux chiffres de Santé publique France, 725 nouveaux patients contaminés par le Covid-19 sont rentrés à l’hôpital durant les dernières 24 heures. La moyenne des admissions à hôpital accuse une baisse de plusieurs jours consécutifs. Elle s’établit pour l’heure à 740 patients.”
Pass sanitaire
Le mois d’août a également été marqué par la mise en place de nouvelles organisations pour contrôler les Pass sanitaires. Dès le 9 août, Challenges relève : «Globalement, ça se passe bien, on est soulagé: contrôlé par des agents de sûreté, le pass sanitaire est entré en vigueur lundi 9 août pour les patients et leurs proches dans les hôpitaux, où l'heure est encore à la pédagogie. (…) Pour faire des établissements de santé des "sanctuaires" face à l'épidémie de Covid-19 comme le veut le gouvernement, les patients venant pour des soins programmés et leurs accompagnants doivent montrer patte blanche. Devant les hôpitaux de l'AP-HP, des agents de sécurité vêtus de gilets fluorescents scannent sans discontinuer les QR codes qui leur sont présentés. Les patients qui arrivent aux urgences, ceux en situation de handicap sévère ou en grande précarité sont exemptés de pass, de même que leurs accompagnants. Pour les premiers jours, l'AP-HP a déployé des médiateurs armés de flyers, dont le rôle est d'informer mais aussi d'évaluer la situation des uns et des autres. Sophie, cadre de santé, est volontaire pour assurer cette médiation aux portes d'Ambroise-Paré. "Nous sommes là pour que la loi s'applique sur le terrain mais c'est notre mission de faire en sorte que tout le monde puisse être soigné", rassure-t-elle».
Le 12 août, La Dépêche nous propose un reportage au CHU de Toulouse où « une soixantaine d’agents ont commencé à être déployés depuis le 9 août aux entrées des nombreux sites de soins du CHU de Toulouse. Ils sont progressivement rejoints par d’autres, dont une centaine de vacataires spécialement recrutés pour l’entrée en vigueur du pass sanitaire à l’hôpital. Cette semaine, ils ont fait de la pédagogie mais à partir de lundi 16 août, ils contrôleront bel et bien le sésame. (…) Les patients de soins programmés qui n’auraient pas de pass ont la possibilité de présenter un test PCR négatif de moins de 72 heures. Pour leur faciliter la tâche, le CHU a prévu l’installation d’un centre de dépistage à Purpan, et d’un second à Rangueil. Mais pour cela, il faudra arriver 1 h 30 avant le rendez-vous pour ne pas risquer de retard en cas d’affluence. La vaccination sera aussi proposée lors de ces dépistages. »
Le 30 août, Olivier Véran s’est félicité du succès de ce Pass sur BFM : «À l'étranger, on parle du pass sanitaire comme du succès français, se félicite le ministre. Maintenant, ce ne sont pas trois ou cinq pays qui font la même chose que nous. Ce sont des dizaines de pays qui nous ont emboîté le pas.»
Plusieurs établissements sont aussi devenus en ce mois d'août le terrain de manifestation des anti-pass sanitaire. Comme à Pau, par exemple. « Suite à l’intrusion de manifestants anti-pass sanitaire à l’hôpital de Pau, le 16 août, la direction de l’établissement et la communauté médicale réagissent. Des poursuites judiciaires contre certains manifestants sont envisagées», relate La République des Pyrénées le 17 août. « Ce mardi soir, la direction de l’hôpital et la communauté médicale de l’hôpital de Pau ont réagi, face au "comportement des manifestants contre la pass sanitaire" durant leur intrusion. Dans un communiqué, ils "dénoncent vivement la pression exercée" auprès des usagers et "les propos dégradants, menaçants et injurieux" tenus à l’encontre de professionnels de l’établissement par des manifestants "se déclarant ouvertement" contre le pass sanitaire et l’obligation vaccinale des professionnels hospitaliers. Ils soulignent que les manifestants, "initialement positionnés devant le hall de l’hôpital" et distribuant des tracs, ont "forcé le passage" de l’entrée de l’établissement "sans pass sanitaire, sans respect de la distanciation sociale" et pour certains "sans masque, malgré les demandes réitérées de la direction».