L'efficacité de la PrEP confirmée par l'ANRS

L'efficacité de la PrEP confirmée par l'ANRS

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Après trois ans de suivi, l'Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites virales (ANRS) confirme l'efficacité de la prophylaxie pré-exposition (PrEP). Notamment pour une utilisation dite « à la demande ».

À l'occasion de la CROI 2021, la conférence internationale sur les rétrovirus et les infections opportunistes, l'ANRS a livré les résultats d'une étude démarrée en mai 2017. Cette enquête consistait à suivre une cohorte de 3 000 Franciliens ayant de fortes vulnérabilités au VIH.

L'objectif était d'évaluer l'efficience et la tolérance de la PrEP, par l'association de deux molécules antirétrovirales en un seul comprimé : l'emtricitabine et le fumarate de ténofovir disoproxil. « Cette combinaison est disponible sous forme de génériques qui ont été utilisés par plus de 90 % des patients sur l'étude ANRS Prévenir », précise l'agence.

Le groupe de 3 000 personnes a été divisé en sous-cohorte. Chacune suivant des indications spécifiques concernant la prise médicamenteuse :

- les « à la demande » : prise de la PrEP avant et après les rapports sexuels ;

- les « continus » : prise quotidienne du comprimé.

Les résultats

Après un suivi de plusieurs années, l'incidence du VIH dans la cohorte n'était que de 1,1 pour 1 000 participants dans les deux groupes. « Cela correspond à 361 infections, par le VIH, évitées en se rapportant à l’incidence de 6,6 % observée dans le bras placebo de l’essai ANRS IPERGAY », précise l'étude.

Les six participants infectés par le VIH, au cours de l'étude, avaient interrompu la PrEP avant l'infection. De plus, ils avaient continué à avoir des rapports non protégés. Une trithérapie leur a été fournie dans un délai d'une semaine. « Un seul cas de résistance à l'emtricitabine a été détecté, ce participant ayant repris la PrEP avant de vérifier l'absence d'infection par le VIH ».

Les chercheurs ont noté une baisse du nombre moyen de partenaires chez les participants, mais une augmentation du nombre de rapports non protégés. Notamment chez ceux qui ne prenaient pas de PrEP avant l'étude. Seulement 18 % des rapports sexuels ont été protégés par un préservatif.

L'équipe de scientifiques a également relevé une incidence élevée de l'hépatite C de 0,7 % participant par année. De même pour l'incidence des IST bactériennes qui est de 75,5 % participants par année. L'enquête détaille aussi « une incidence à 32 % participants par année pendant la période du confinement liée à l'épidémie de la Covid-19 (du 17 mars au 11 mai 2021) ».

Quelles conclusions ?

Afin de réduire l'incidence de l'hépatite C, ainsi que celle des IST bactériennes, l'ANRS a lancé deux sous-études :

- Une visant à éliminer l'hépatite C par une stratégie de « test and treat ».

- Une seconde enquête devant évaluer l'intérêt d'une prophylaxie post-exposition par la doxycycline et d'une vaccination contre le méningocoque B, afin d'essayer de prévenir les infections à Chlamydia, syphilis et gonocoque.

Au vu des résultats de l'enquête, les chercheurs considèrent que la tolérance de la PrEP est satisfaisante. Pour cause, aucun patient n'a dû interrompre l'étude pour une toxicité rénale. « Seules trois personnes ont dû l'interrompre pour des problèmes digestifs (nausées ou diarrhées), qui représentent les effets indésirables les plus fréquents ». L'étude prouve l'efficience de la PrEP à la demande, approuvée depuis par l'OMS ainsi qu'un large nombre de recommandations internationales.

Pour le professeur Jean-Michel Molina, professeur universitaire et chef du service de maladies infectieuses et tropicales de l'hôpital Saint Louis AP-HP : « la PrEP à la demande, comme la PrEP en continu, représente donc, chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec les hommes, une option très efficace de prévention de l’infection par le VIH ».

Des propos appuyés par Aurélien Beaucamp, président de AIDES : « ces résultats finissent d’ancrer la PrEP comme un outil indispensable de la lutte contre le VIH. Il est désormais indispensable que celui-ci puisse être accessible à toutes les personnes exposées au virus ».

Les critères de l'enquête.
3 067 participants ont été inclus dans l’étude, avec un âge moyen de 36 ans. 98,5 % étaient des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes et 56 % utilisaient déjà la PrEP avant l’entrée dans l’étude. Près de la moitié des participants (49,5 %) a choisi de prendre la PrEP à la demande, c’est-à-dire avant et après les rapports sexuels, tandis que l’autre prenait la PrEP de façon continue (un comprimé tous les jours).
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