La journée d'études "design et santé" programmée le 15 novembre au Grand Amphithéâtre GHU Paris (site Sainte Anne) explorera, à travers l’étude d’expérimentations, l’intérêt d’articuler les compétences du design et celles des sciences médicales et soignantes. Les usagers et les professionnels disposeraient alors d’un répertoire renouvelé pour envelopper, apaiser, désamorcer les états d’angoisse et favoriser le moindre recours à la contrainte.
Comment articuler les compétences de design à celles des sciences médicales et paramédicales pour enrichir le répertoire des ressources dont disposeraient usagers et professionnels pour s’apaiser et apaiser ? Telle est la question posée dans cette journée d’étude. La notion d’apaisement en psychiatrie est explorée en tant qu’espoir pour désamorcer les états d’angoisse des personnes hospitalisées et prévenir des situations de crise. Les espaces d’apaisement notamment visent à outiller les soignants en proposant une graduation supplémentaire dans la prise en soins afin d’éviter le recours à la contrainte. Ils offrent également des ressources aux usagers pour s’apaiser en autonomie. Hospitaliers, designers, usagers, chercheurs partagent leur réflexion sur ce thème.
Au programme
9h00 ~ accueil
• Guillaume Couillard, directeur général du GHU Paris psychiatrie & neurosciences
9h10 ~ Du design à l’hôpital
• Marie Coirié, designer, cofondatrice et directrice adjointe du lab-ah
• Carine Delanoë-Vieux, cofondatrice et directrice du lab-ah
Discipline de conception ouverte à toutes les disciplines, le design s’invite désormais à l’hôpital. En s’appuyant sur les six années d’expérience du lab-ah, peut-on définir ce que le design apporte à l’hôpital ? Le lab-ah est un laboratoire intégré au GHU Paris qui travaille avec et pour tous ses usagers pour concevoir et produire des expérimentations autour de l’accueil et de l’hospitalité.
9h30 ~ Conférence d’ouverture
• Stéphanie Wooley, administratrice-adjointe de l’ENUSP (European Network of (Ex- Users and Survivors of Psychiatry), membre du Comité d’Accréditation et d’Adhésion de Mental Health Europe-Santé Mentale Europe, administratrice chargée des relations internationales pour l’association Advocacy-France
10h00 ~ Quelle politique du moindre recours à la contrainte au GHU Paris ?
• Dunia Mutabesha, directrice de la qualité et des relations avec les usagers, GHU Paris psychiatrie & neurosciences
• Alexandre Christodoulou, psychiatre, chef du pôle 75G05, président du comité « Réduction du recours à l’isolement/contention » GHU Paris psychiatrie & neurosciences
• Un représentant des usagers (en cours)
Les parties prenantes du GHU Paris travaillent à faire évoluer les pratiques autour de la question de la prévention et de la gestion de la crise afin de diminuer le recours à la contrainte à l’hôpital. Quel est le constat ? Quelles sont les obstacles à une politique de moindre recours à la contrainte ? Quels sont les axes de développement de cette politique institutionnelle ? Comment coopérer avec les personnes concernées ?
10h20 ~ pause
10h30 ~ Apaisement ? Mais de quoi parle-t-on ?
• Programmation en cours
10h45 ~ Pourquoi la notion d’apaisement interroge la posture soignante et les objectifs de l’hospitalisation ?
• Marion Haddou, ergothérapeute, pôle 28, GHU Paris psychiatrie & neurosciences
La réflexion menée autour de la notion d’apaisement nous conduit à questionner le rôle de l’équipe soignante, et plus spécifiquement celui de l’ergothérapeute, en hospitalisation temps plein. Nous présenterons des vignettes cliniques pour l’illustrer.
11h ~ Le moment relaxation avec Elena Karpinski, psychomotricienne
11h15 ~ Des espaces du soin au soin des espaces : espace soigné, espace soignant
• Jean-Philippe Pierron, agrégé et docteur en philosophie, Professeur de Philosophie à l'Université de Bourgogne et membre de son comité régional d'Éthique
Du sécurisé au sécurisant, de la contention à la contenance, de l’isolement à l’apaisement, les espaces de soin sont pris dans des tensions qu’on peut vouloir présenter comme des oppositions. Dans ce cadre, le soin des espaces de soins, voire l’idée même d’un espace qui soigne invite à repenser le rôle médiateur et porteur (comme on dit qu’il y a des murs porteurs) des espaces. Au-delà du cadre de travail et du décoratif, peut-on aussi penser les espaces comme restaurant des puissances d’agir pour les soignés comme pour les soignants ?
11h45 ~ Echanges entre les intervenants de la matinée et le public
12h30 ~ déjeuner
14h00 ~ Ouverture
• Dr Béatrice Aubriot, psychiatre, cheffe de pôle, présidente de la commission médicale d’établissement
14h10 ~ Une recherche-projet collaborative en design pour la conception et le déploiement des espaces d’apaisement au GHU Paris
• Animation : Marie-Hélène Créachcadec, cadre supérieur de santé
• Dr Catherine Boiteux, chef de pôle
• Carine Delanoë-Vieux, directrice du lab-ah
• Vanessa Geslin, architecte et responsable du pôle architecture à la direction des travaux
• Aurélien Troisoeufs, anthropologue au laboratoire de recherche en santé mentale et sciences humaines et sociales
• Anne-Lise Vernejoul, designer et chef de projet au lab-ah
• Un représentant du pôle 75G19
• Un représentant du pôle 75G20/21
• Lecture des dialogues de Philippe Cado, écrivain, bénévole de l’association Schizo…Oui et de la Maison des usagers, par Nora Mehdioui, animatrice socio-culturelle et Nina Schuchman, écrivaine et comédienne
Les espaces d’apaisement font l’objet de recommandations de la HAS et d’une littérature scientifique soulignant leur utilité dans la prévention des situations cliniques aiguës et du recours à la contrainte dans les services de psychiatrie. Nous formulons l’hypothèse que l’attention portée à la qualité des formes et les propositions élaborées dans une démarche participative contribuent à cet objectif. Le GHU Paris a initié une recherche-projet en design collaborative pour concevoir et déployer des espaces d’apaisement au plus proche des besoins des usagers et des soignants. Elle repose sur un prototype développé dans une unité de soins intensifs et sur l’élargissement de son expérimentation dans cinq autres unités de soins* encore en développement.
15h10 ~ De l'apaisement au Ré-confort
• Animation : Marie Coirié, designer, directrice adjointe du lab-ah
• Sophie Larger, designer, enseignante à l’ENSAD
• Lucile Carlier, psychiatre à l'EPS Ville-Evrad unité Clos Bénard à Aubervilliers
• Dorothée Irles, cadre de santé à l’UHSA, hôpital Paul Guiraud
Lucile Carlier, psychiatre, a sollicité Sophie Larger pour concevoir quatre ateliers participatifs afin de réfléchir avec patients et soignants au moindre recours à l’isolement. L’objectif était de récolter les points de vue de chacun à travers des expériences sensibles et des échanges. En septembre 2021, Dorothée Irles, cadre supérieure de santé, la sollicite également dans le cadre de la construction de l’espace d’apaisement de l’UHSA, unité accueillant des patients détenus, pour initier les soignants à la notion d’apaisement. Sophie Larger crée alors 20 ateliers autour de 4 thèmes : le toucher, la lumière/couleur, le son, le mouvement. Elle est intervenue enfin dans les sites du GHU Paris. Ces expérimentations pratiques et sensibles sont toujours accompagnées d’échanges entre les participants.
15h40 ~ Le moment Ré-confort avec Sophie Larger
15h55 ~ pause
16h10 ~ Psyson : une expérience d’écoute musicale pour s’apaiser en psychiatrie
• Animation : Cécile Bergot, cadre supérieur de santé, en charge de la coordination de la recherche paramédicale, direction des soins, GHU Paris psychiatrie & neurosciences
• Elena Karpinski, psychomotricienne (75G19), GHU Paris psychiatrie & neurosciences
• Nicolas Misdariis, STMS Ircam-CNRS-SU / Equipe Perception et Design Sonores
• Roland Cahen, professeur au CRD Ensci – Les Ateliers ENS Paris Saclay
16h55 ~ Échanges entre les intervenants de l’après-midi et le public
17h15 ~ clôture
