Transports sanitaires et logistiques, magasin général, lingerie, déchets, restauration, vaguemestre, bionettoyage : le service logistique a été profondément impacté par la crise sanitaire. Récit sur des circuits souvent invisibles mais néanmoins indispensables.
En temps normal, les transports de personnes, denrées, marchandises, d’équipements et de courrier obéissent à des circuits dédiés. Avec la mise en place du plan blanc et des procédures associées liées au Covid, il a fallu faire repenser entièrement, avec l’aide des personnels mobilisés, les « tournées ». Prendre en compte les fermetures provisoires de structures ambulatoires, organiser au plus près des services la distribution des équipements, avec à la fois des livraisons massives d’EPI et des distributions de dépannages dans tous les territoires où le GHU est implanté, créer une astreinte 24h/24h 7j/7 pour les transferts de patients diagnostiqués Covid + le nécessitant… Et ce en adoptant, comme partout, les mesures barrière. Près d’une trentaine de patients hospitalisés ont ainsi nécessité des transferts. Depuis une quinzaine de jours, l’opération Résilience, qui dépend du Gouverneur Militaire, apporte des renforts aux équipes en place sur leurs autres missions (voir vidéo ci-dessous).
Au cœur du dispositif : le magasin général
Les équipes ont vu leur charge de travail considérablement augmenter : réception des dons, augmentation des commandes en EPI, gestion des produits d’hygiène et d’entretien, gestion de produits de substitution… « On doit travailler plus rapidement avec moins de personnes, même si nous avons eu du renfort. Au début, nous ne pouvions jamais finir ce que nous entreprenions. Il y avait trop de passages, nous étions sans cesse interrompus. Nous avons donc décidé de fermer l’accès au magasin général en privilégiant les rendez-vous et la demande par mail (qui a triplé !) ou téléphone", nous explique Fatma.
Pour les soignants en psychiatrie, les pratiques ont dû évoluer, notamment avec la généralisation des tenues professionnelles, ce qui a également mis la lingerie à contribution. De plus, l’ARS a désigné le GHU Paris comme plateforme parisienne, hors APHP, de distribution des masques, soit la plus importante en Ile de France, hors APHP, au service de 540 « clients ». Environ 2 millions de masques sont distribués chaque semaine (selon les livraisons adressées par Santé Publique France).
Le service logistique est aussi au bout (et dans certains cas aussi à l’origine) de la chaîne de solidarité notamment en matière de dons alimentaires : en l’espace d’un mois, c’est un millier de repas qui ont été offerts par des partenaires, mécènes ou enseignes qui ont souhaité soutenir les personnels du GHU. Les dons reçus sont, en plus d’être un soutien matériel conséquent, un soutien moral non négligeable : « les dons viennent de secteurs très divers, cela nous aide beaucoup. Nous avons aussi eu quelques sucreries, ça nous a donné le sourire ! »
Les crises sont des épreuves qui testent aussi le collectif : « Nous aussi, on se considère comme ‘’personnel hospitalier’’. Nous sommes tous dans le même bateau en ce moment alors on se serre les coudes. On attend que l’averse passe et on essaye de rester positif en étant soudé. Nous avons ainsi le sentiment du devoir accompli », conclut l’équipe logistique.