Invité à s’exprimer le 31 janvier 2019 dans le cadre de la Réunion d’information des membres (RIMe) de l’Alliance Maladies Rares, Alain-Michel Ceretti est revenu sur les avancées de « Ma santé 2022 »… mais également sur les points de vigilance.
Premier motif de satisfaction pour le Président de France Asso Santé, la création prochaine du métier d’assistant médical – dont les compétences seront définies par ordonnance après concertation avec les professionnels de santé – devrait « redonner du temps médical dans les régions en tension sur le plan de la démographie des professionnels de santé ». Alain-Michel Ceretti s’est par ailleurs félicité de la nouvelle approche ministérielle par territoire de santé qui devrait permettre de « répondre en proximité aux besoins des citoyens et des usagers ». La montée en charge des Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) et surtout la redéfinition des missions des hôpitaux de proximité appellent toutefois selon lui à un regain de vigilance.
Les patients au coeur de l'évaluation de la qualité des soins
Premier sujet d’attention, la réforme des transports sanitaires s’agissant des Véhicules sanitaires légers (VLS) – avec le transfert de l’organisation et des coûts de l’Assurance maladie vers les hôpitaux – a généré des difficultés d’accès des patients aux ambulances. Alain-Michel Ceretti « qui attendait plutôt des hélicoptères, pour faire face à la fermeture de certains services, que la raréfaction des ambulances » vient d’ailleurs d’adresser un courrier conjoint, avec l’Association des Paralysés de France, au ministère de la Santé. Autre sujet majeur, l’évaluation de la qualité des soins par les patients. « Nous dépensions jusqu’à présent 220 milliards en santé, soit 11% du PIB sans évaluer le service médical rendu ! Il est vrai que la tarification à l’activité n’a jamais été tournée vers le patient mais exclusivement vers les comptables des hôpitaux et des cliniques. Nous devons aujourd’hui redéfinir la valeur du soin notamment en recourant à des registres ». Alain-Michel Ceretti propose par ailleurs de s’inspirer du programme PARIS – patient report indicators survey – de Michaël Porter, Professeur à l’Université de Harvard, que la France a signé en 2016. « Nous devons définir le résultat attendu de l’acte de soins et déterminer avec les associations de patients entre cinq et sept critères de vie. Par exemple, pour la chirurgie de la cataracte, une personne opérée peut-elle à J + 10 lire le journal ? Monter des marches ? Reconnaitre quelqu’un dans la rue ? Marcher sur des pavés ? etc. Si la réponse à ces questions – définies après un travail de consensus – est positive, le SMR sera jugé bon. L’Institut Montaigne prépare un rapport sur le sujet qui sortira en mars prochain. Et France Asso Santé créera son propre outil qui sera mis à disposition de l’ensemble de ses membres ».