Ma Santé 2022 : "Les hôpitaux au cœur d'une offre de soins de proximité et de qualité"

Ma Santé 2022 : "Les hôpitaux au cœur d'une offre de soins de proximité et de qualité"

La ministre de la Santé, Agnes Buzyn, a présenté le 18 septembre le plan Ma Santé 2022

"Il ne s'agit pas d'une réforme sectorielle ou d'une recette miracle mais d'une réorganisation du système de santé dans son emsemble", a déclaré Agnès Buzyn. Faisant suite Discours du Président Macron sur la réforme de santé mardi 18 septembre, la ministre de la Santé a présenté en détails les propositions du gouvernement dans le cadre de la stratégie nationale de transformation du système de santé. Focus sur celles qui intéressent de près l'hôpital.

Le vieillissement de la population, la forte augmentation des maladies chroniques, les progrès technologiques, les nouvelles thérapeutiques, le développement du numérique représentent aujourd'hui "autant de défis pour adapter un système de santé à bout de souffle, pensé à la sortie de la seconde guerre mondiale", a avancé la ministre, à titre de préambule. Avant de saluer l'implication des acteurs de santé, patients et citoyens dans les consultations organisées en amont du projet et de poser les grands engagements décidés par le gouvernement.

Favoriser la qualité et replacer le patient au coeur du soin

"Améliorer la qualité des prises en charge pour tous les patients sur tous les territoires", telle est la première des priorités qui se dessinent. Avec notamment la mise en place de parcours de soins spécifiques pour la prise en charge des maladies chroniques, à commencer par l'insuffisance cardiaque et l'ostéoporose d'ici la fin de l'année, et de la création d'un financement au forfait pour l'ensemble de ces pathologies. Ce forfait sera initié dès 2019 pour le diabète et l'insuffisance rénale chronique. Dans le même temps, l'enveloppe allouée aux établissements hospitaliers pour favoriser la qualité sera portée à 300 millions d'euros contre 60 millions aujourd'hui. Et parce que "le patient lui-même est une source d'information précieuse sur la qualité des soins", il est prévu "de systématiser" la mesure de la satisfaction des usagers pour l'ensemble des prises en charge et de rendre publics pour les pathologies fréquentes les indicateurs de qualité de parcours de santé. "Nous proposons d'intégrer les patients comme acteurs de la formation et de l'évaluation des professionnels de santé", précise en outre Agnès Buzyn,et d'ouvrir d'ici 2022 d'un espace numérique de santé individuel et personnalisable pour chaque usager, lui permettant d'avoir directement accès à ses données et services de santé".

Un collectif de soins au service des patients

"Notre système de santé souffre du cloisonnement, du manque de coordination et de la mauvaise communication entre les professionnels de santé", diagnostique la ministre. L'ambition de Ma Santé 2022 est d'y remédier via la création d'un collectif de soins, associant les hôpitaux et tous les professionnels de santé, de ville et du secteur médico-social pour rassembler leurs compétences au service des patients de leur territoire. Dans cet objectif, 1000 Communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) seront opérationnelles à l'horizon 2022 et 2000 structures d'exercice coordonné conventionnées dans les 5 ans. A cela s'ajoutera la création de 400 postes de médecins généralistes à exercice partagé ville/hôpital. D'autres mesures visent quant à elles à "libérer du temps médical". A savoir : la création d'une nouvelle fonction d'"assistant médical", soutien financier à l'appui, le développement du numérique (avec la généralisation de l'e-prescription d'ici 2021) et le déploiement de la télémédecine par un accompagnement territorial.

Les hôpitaux acteurs phares d'une offre de soins de    proximité et de qualité

"Chaque hôpital devra à l'avenir adapter ses organisations en fonction du type de soins délivrés", stipule la feuille de route du nouveau plan. Les activités des établissements ont été redéfinies pour s'adapter selon 3 niveaux aux besoins des territoires : soins de proximité (médecine, gériatrie, réadaptation...), soins spécialisés (chirurgie, maternité...), soins ultraspécialisés (greffes, maladies rares...). 500 à 600 hôpitaux "de proximité" devraient être ainsi labellisés d'ici 2022. Les premiers d'ici 2020. Le statut spécifique de ces établissements sera déterminé par voie legislative pour en faire des lieux d'excellence pour la médecine et pour le développement de l'exercice mixte entre ville et hôpital.

Les GHT au coeur du projet

Cette nouvelle organisation devra s'appuyer de fait sur les GHT. Pour cela ils seront appelés à "mettre plus encore le projet médical au coeur de leur activité, simplifier leur fonctionnement et mettre en oeuvre davantage de synergies avec tous les partenaires". Dans cette idée, la gestion des ressources humaines médicale sera placée au niveau des GHT pour appuyer la mise en oeuvre des projets médico-soignants partagés, et en lien avec la généralisation des commissions médicales d'établissement bde GHT. De même, un droit d'option sera créé pour expérimenter de nouveaux modes de gouvernance, mutualiser de nouvelles compétences ou simplifier la procédure de fusion des établissements au sein des GHT. Il est prévu par ailleurs la signature d'une convention sur les filières d'intérêt commun pour encourager les synergies entre les GHT et les établissements privés.

Faire de la réorganisation de la psychiatrie une priorité

A l'instar d'Emmanuel Macron, Agnes Buzyn réaffirme dans son discours la priorité donnée à la feuille de route psychiatrie et santé mentale présentée fin juin 2018. Celle-ci passe par la mise en oeuvre des projets territoriaux de santé mentale (PTSM) sur les territoires d'ici juillet 2020, en organisant les liens avec les soins de premiers recours via le réseau territorial de proximité porté par les CPTS et les hôpitaux de proximité. "L'inscrition de la psychiatrie dans le projet est indispensable pour une détection plus précoce des troubles et pour mettre en place une politique ambitieuse de prévention", a insisté la ministre.

Adapter les métiers et les formations aux enjeux de la santé de demain

"Les métiers du soin changent et les professionnels de santé, notamment les plus jeunes, n'ont plus les mêmes aspirations, relève la ministre. Pour accompagner cette évolution nous allons diversifier les modes d'exercices pour enrichir les parcours". Ce, en l'occurrence, en facilitant le développement de nouvelles compétences, les dynamiques de coopération et les formes d'exercice mixte entre la ville et l'hôpital. Avec, entre autres mesures, la modernisation du statut de praticien hospitalier, la reconnaissance statutaire de la pratique avancée infirmière... Enfin, une volonté forte du gouvernement est aussi exprimée dans ce contexte "d'une approche renouvelée du management des ressources humaines hospitalières et de la reconnaissance professionnelle" ainsi qu'une meilleure prise en compte des représentants de la communauté médicale dans le fonctionnement des hôpitaux et des GHT.

 

 

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