L’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes est plus que jamais au cœur des préoccupations des pouvoirs publics et de la société civile. Le GHU Paris psychiatrie & neurosciences s’engage résolument dans cette démarche dans le respect de l’accord-cadre national applicable à la fonction publique du 30 novembre 2018.
« Notre établissement est un des premiers hôpitaux de France à avoir finalisé son plan égalité femmes-hommes car il s’agit pour nous d’un sujet très important et l’égalité est un principe fondamental du service public. Les premières actions du plan commenceront dès cette année », assurent Habib Bekhti, directeur adjoint des ressources humaines et Emma Bayot, élève directrice. Une consultation, à laquelle ont participé plus de 550 professionnels, a été envoyée afin de déterminer les pistes prioritaires pour les personnels. Au cours de ces derniers mois, un COPIL pluridisciplinaire dédié à ce sujet a été constitué au sein du GHU Paris.
L’hôpital : un environnement féminisé où des disparités existent au sein des filières
La situation du GHU est semblable à celle de la moyenne nationale de la fonction publique hospitalière, un lieu de travail largement féminisé. Les effectifs montrent ainsi qu’il y a 73% de femmes parmi les personnels du GHU, une situation qui reste plus mixte que la moyenne nationale (77,8% de femmes dans les hôpitaux français).
76% des femmes sont titulaires – 70,5% des hommes ;
8% des femmes sont en CDI - 9,5% des hommes ;
8% des femmes sont en CDD - 7% des hommes.
La proportion de femmes et d’hommes est similaire parmi les contractuels pour les professionnels ayant un contrat en CDI ou en CDD. Il existe cependant de fortes disparités au sein des filières de l’établissement. La filière administrative est la plus féminisée de l’hôpital puisqu’elle compte 90% de femmes, comme dans le reste de la fonction publique hospitalière (FPH). La filière soignante est celle qui comprend le plus d’emplois au sein du GHU (63,5%) mais elle est moins féminisée que dans d’autres établissements : 78% contre 86% en moyenne dans les hôpitaux français ; la mixité au GHU est ainsi supérieure à la moyenne nationale. La filière technique-ouvrière, qui est traditionnellement la moins féminisée de la FPH compte 13% de femmes.
Les femmes sont bien représentées dans les fonctions d’encadrement : 80% parmi les cadres de santé et 74% parmi les cadres supérieurs de santé. Le personnel médical est féminin à 61% et ce, dans des proportions identiques à temps plein ou à temps partiel mais constituent 44% des chefs de pôle.
Une majorité d’agents estime, comme ils l’ont déclaré dans l’enquête qui leur a été adressée, que le GHU Paris est déjà investi en matière d’égalité femme/homme. Les thématiques à venir sont l’égal accès aux postes à responsabilité et la conciliation entre la vie privée et la vie professionnelle.
4 pistes prioritaires d'amélioration
Chantier 1 : Egalité salariale et évolution professionnelle
Veiller à une composition paritaire dans les jurys de concours afin d’éviter toute discrimination à l’encontre des femmes ;
Favoriser l’égal accès aux postes à responsabilité en mettant en œuvre une politique de promotion interne ;
Définir des critères d’évaluation de la valeur professionnelle en s’assurant de l'application de la non-discrimination de ces critères ;
Mieux informer les professionnels de leurs droits pendant leur absence pour congé maternité, paternité et parental et fluidifier leur retour ;
Dispenser une formation sur le temps de travail à destination de l’encadrement.
Bon à savoir : Le recours au temps partiel est plus élevé, au GHU Paris comme ailleurs, pour les femmes que pour les hommes : 85% des agents à temps partiel parmi les personnels non médicaux sont des femmes.
Chantier 2 : Un recrutement équitable et un meilleur accompagnement professionnel
Favoriser les évolutions de carrières des femmes et des hommes et l’égal accès aux postes à responsabilité en proposant un coaching des professionnels et un accompagnement à la prise de poste ;
S’assurer de la bonne application de cette politique en établissant une fois par an un bilan d’étape de l’égalité femme/homme au GHU Paris ;
Permettre l’égal accès des femmes et des hommes à tous les emplois du GHU Paris en vérifiant sur toutes les offres d’emploi publiées que les critères prédéfinis sont non-discriminants.
Bon à savoir : Si plus d’un tiers des professionnelles du GHU, contre un petit quart de leurs collègues masculins, signale être interrogé sur leur situation personnelle en entretien de recrutement ou de notation, très peu considère que cela les a pénalisé.
Chantier 3 : Un réel soutien à la parentalité pour les agents ayant des enfants
Faciliter le télétravail quand cela est possible ;
Ouverture d’une crèche en concession de service public à côté de Sainte-Anne, plus grand site hospitalier du GHU Paris ;
Diffuser l’information sur le droit à la déconnexion et poursuivre la formation relative à la communication par email ;
Améliorer les conditions de travail et limiter les troubles musculo-squelettiques.
Bon à savoir : Selon l’enquête GHU, la charge des enfants malades repose essentiellement sur les femmes : 88% des congés enfants malades sont pris par elles. Les congés parentaux sont pris à 90% par des femmes. 34% des femmes relèvent avoir pu rencontrer des difficultés d’organisation de garde, notamment en raison des horaires et changements de planning, source de stress.
Chantier 4 : Améliorer la lutte contre les violences sexuelles et sexistes, les harcèlements et les discriminations
Cet axe doit permettre l’accompagnement des professionnels victimes de violences sexistes et sexuelles et de sensibiliser les publics prioritaires à la prévention de ces violences. L’objectif est également de rappeler les règles et les sanctions applicables aux auteurs de violences sexistes et sexuelles.
Rédiger une fiche synthétique présentant les moyens utilisables par les agents : registre de santé et de sécurité au travail, acteurs de prévention, psychologues du pôle santé, social et prévention (PSSP), etc… ;
Sensibiliser les agents à la lutte contre les agissements et les violences sexistes et permettre un rappel de la loi et des sanctions par la création de supports de communication ;
Réaliser un constat annuel des violences faites aux femmes au sein de l’établissement et proposer des actions découlant de ce constat ;
Développer une formation sur la thématique des violences sexistes à destination des encadrants du GHU Paris ;
Créer des espaces de discussions collectives pour libérer la parole et veiller à la bonne cohésion des services pour limiter ces discriminations ;
En cas de harcèlement, permettre aux professionnels de se référer à un document harmonisé pour l’ensemble de l’établissement.
Comportements sexistes : on en parle ?
29% des professionnels interrogés estiment avoir été confrontés à des discriminations fondées sur le genre au cours de leur carrière, un chiffre sensiblement plus élevé chez les femmes soignantes. 51,5% des femmes et 35 % des hommes indiquent avoir déjà été victimes ou témoins de propos, d’agissements ou de violences sexistes au cours de leur vie professionnelle. Seulement 5% d’entre eux indiquent qu’il s’agit d’une occurrence régulière. Quelle forme cela prend-il ? essentiellement des remarques à caractère sexuel, des « blagues » sexistes et misogynes mais il est également fait mention de harcèlement sexuel et moral, de menaces, d’atteintes et d’agressions sexuelles.
La majorité des répondants déclare avoir le réflexe de contacter leur encadrement (46%), les représentants du personnel (8,7%), la DRH (7,4%), ou un psychologue du travail (3,6%) s’ils se trouvaient confrontés à une telle situation.