La Mutuelle Nationale des Hospitaliers a dévoilé le 1er février les résultats de son Observatoire de la santé (1). Entre tensions psychologiques et physiques, les soignants ressentent un besoin urgent d’accompagnement.
Phénomène particulièrement préoccupant, une écrasante majorité de professionnels déclare avoir fait l’expérience d’au moins une forme d’incivilité ou de violence, en tant que témoin ou victime. Cette situation concerne 91 % des actifs hospitaliers (dont un tiers « souvent »), 98 % des médecins et 89 % des étudiants en santé. En outre, plus d’un actif hospitalier sur quatre (28 %) a déjà été victime de violences physiques. Les actifs hospitaliers et les médecins, en première ligne face aux colères des uns et des autres, sont particulièrement concernés par les situations de violence.
Une tension psychologique constante
Autre élément préoccupant, le burn-out arrive en tête des préoccupations des professionnels hospitaliers dans des proportions très importantes : 64 % des actifs hospitaliers le craignent, 63 % des médecins, 64 % des décideurs et 69 % des étudiants en santé contre 29 % du reste de la population française.
La perte de sens au travail arrive en deuxième risque le plus craint dans le cadre de leur métier pour 41 % des actifs hospitaliers, 39 % des médecins, 47 % des décideurs et 35 % des étudiants en santé alors qu’elle est mentionnée par « seulement » 16 % des Français actifs.
Les actifs hospitaliers, sont enfin surreprésentés dans l'appréhension des maladies professionnelles et troubles musculo-squelettiques (22 %, + 5 pts vs les Français, + 19 pts vs les médecins, + 17 pts vs les décideurs).
Besoins d’accompagnement
Dans ce contexte, les actifs hospitaliers ressentent un besoin indéniable d’être accompagnés. Les tensions qu'ils subissent au quotidien ont en effet des conséquences tangibles, notamment sur les arrêts maladie : ils ont été arrêtés en moyenne 26,8 jours au cours des 12 derniers mois, soit 16 jours de plus que l’ensemble des Français en poste, 23 jours de plus que les médecins et 18 jours de plus que les décideurs (nombre de jours déclaratifs dans le cadre de l’enquête). Ces derniers sont également plus touchés que la moyenne des actifs français en ce qui concerne les arrêts de travail pour contamination par le Covid-19 (17 % vs 10 %), pour burn-out (14 % vs 9 %), pour troubles musculo-squelettiques (19 % vs 9 %) ou d’autres motifs de santé (21 % vs 12 %).
Huit à neuf actifs hospitaliers sur dix qui connaissent un membre de leur entourage professionnel qui a eu un arrêt de travail pour chacune des différentes raisons évoquées.
Particulièrement impactés par les difficultés quotidiennes, 95 % des actifs hospitaliers, estiment avoir besoin d’au moins une aide : une meilleure écoute pour 83 %, une prévention des TMS pour 64 %, une prévention des troubles du sommeil pour 56 % et, pour la moitié, d’une aide psychologique. Un score bien plus élevé chez l’ensemble des hospitaliers (88 % chez les médecins, 83 % chez les décideurs) que chez les actifs français 69%.
Retenons enfin qu'en réponse à leur besoin de soutien, les actifs hospitaliers et les étudiants ont le plus confiance en leur médecin traitant.
1 - Observatoire de la santé MNH 2021 de la Mutuelle Nationale des Hospitaliers, réalisé par IFOP.