L’Association des directrices et directeurs d’hôpital (ADH) salue les mesures annoncées à l’issue de ce Ségur de la Santé 2020. Plusieurs d’entre elles, identifiées comme «prioritaires» avaient fait l’objet de propositions répétées de l'association auprès des pouvoirs publics, rappelle cette dernière dans un communiqué. L'ADH revient à cette occation sur sa contribution au Ségur à travers l'enquête qu'elle a réalisé en juin auprès des directrices et directeurs d’hôpital.
La très grande majorité des nombreux participants à cette enquête avait alors plébiscité une liste de priorités. A savoir:
une meilleure reconnaissance de l’engagement des professionnels, notamment au travers des revalorisations salariales structurelles
une modulation de la T2A selon les contextes territoriaux, les pathologies traitées et les contraintes liées à la permanence des soins
l’élaboration d’un plan ambitieux d’investissement pour le sanitaire comme pour le médico-social
davantage de latitude et d’autonomie dans la gouvernance
la nécessité d’un choc de simplification dans le fonctionnement des instances, dans les relations avec les ARS, dans le régime des autorisations et dans le statut des GHT.
Ainsi les mesures annoncées tendant à revaloriser les salaires et les carrières, à rénover l’ONDAM, à décloisonner les secteurs hospitalier, médico-social et de ville, à simplifier les procédures, à apporter plus de souplesse dans la gestion des lits, à territorialiser la stratégie et l’action sanitaire, sont autant de chantiers auxquels l’ADH affirme qu'elle apportera son soutien vigilant. «La recherche, l’innovation et la prévention devront être poussés encore davantage pour une ambition à la hauteur des enjeux et des travaux spécifiques devront être menés sur la pertinence et la qualité des actes, sources réelles de financements supplémentaires», souligne le communiqué de l'association.
Pour une gouvernance équilibrée et participative
L’ADH reste par ailleurs toujours très attachée à la mise en place d’une gouvernance équilibrée et participative à l’hôpital, favorisant «la co-construction, la complémentarité, la rapidité, l’efficacité et l’opérationnalité de l’action et de la décision». La gouvernance doit être perçue, estime l'association, dans cette force du «collectif en action», thème des Journées nationales des 24 et 25 septembre prochain.
L’ADH sera «attentive» à l’application et au calendrier de mise en oeuvre des mesures annoncées at aux moyens impartis pour les déployer. «Les directrices et directeurs d’hôpital ont dû pendant des années appliquer une politique d’austérité budgétaire, gérer des injonctions paradoxales. Pour autant, ils n’ont pas quitté le gouvernail, pas failli à leurs missions et ont engagé leur responsabilité ; La crise du Covid en est une illustration supplémentaire, comme elle a été l’illustration du fait que la concertation, le sens du collectif, la prise de décision et la responsabilité sont dans leur ADN», souligne Vincent Prévoteau, président de l'ADH.
Place à l'expérimentation et à l'initiative
En appelant les pouvoirs publics à faire confiance aux responsables de terrain, à reconnaitre l’action menée et l’engagement fort des directrices et directeurs d’hôpital dans la chaîne d’union de soins formée par les hospitaliers, l’ADH souligne un point d’attention particulier et en soi «une recette simple et efficace», condition de réussite sur le long terme selon elle de ce Ségur: conserver l’esprit de diversité des contextes, trouver des solutions à la carte, laisser la place à l’expérimentation, à l’initiative.
«L’heure est maintenant à ré enchanter l’hôpital. Cela se fera avec la mise en oeuvre concrète des mesures annoncées, avec la libération des énergies présentes sur tous les territoires et indéniablement avec la force du collectif respectueuse de la place et du rôle de chacune et chacun dans la mosaïque hospitalière», conclut Vincent Prévoteau.