La Fédération hospitalière de France (FHF) publie, en partenariat avec l'Agence Française de Développement (AFD) et le ministère des Solidarités et de la Santé, un recueil de témoignages, véritable plaidoyer pour le développement des partenariats hospitaliers autour de la santé des femmes. Cette publication, qui intervient dans le cadre du Forum Génération Egalité, met à l'honneur des professionnelles et professionnels de santé qui s'engagent à travers des actions concrètes au sein de leur établissement.
Du 30 juin au 2 juillet 2021, la France a accueilli à Paris le Forum Génération Égalité qui a célébré le 25e anniversaire de la Conférence de Pékin sur les droits des femmes. Co-organisé avec le Mexique et sous l’égide d’ONU Femmes, le Forum Génération Égalité a permis de poursuivre la mobilisation de la communauté internationale pour l’accès des femmes et des filles à la santé et le respect de leur droit à disposer de leur corps. Cet évènement a représenté une belle opportunité de présenter la valeur ajoutée du partenariat hospitalier en faveur de la santé des femmes et les résultats de ces projets de coopération hospitalière internationale.
La promotion de l’égalité entre les femmes et les hommes est une des causes majeures portée par la France qui a adopté une diplomatie féministe à partir de 2018 fondée sur sa stratégie internationale pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Dans le cadre de sa diplomatie, la France soutient pleinement la promotion des droits des femmes et des filles et notamment les droits et santé sexuels et reproductifs y compris le droit à l’avortement et à l’éducation complète à la sexualité. Dans le cadre du Forum Génération Égalité, la France s'est particulièrement mobilisée au sein de la coalition d’action Autonomie corporelle et droits et santé sexuels et reproductifs afin de garantir l’accès universel des femmes et des adolescentes à ces droits.
Le rôle majeur des hôpitaux
Les hôpitaux publics jouent un rôle majeur au sein des systèmes de santé, à la fois comme prestataires de soins et comme lieu de formation des professionnel·le·s de santé. En France, la coopération hospitalière internationale (CHI) est reconnue par le Code de Santé Publique comme une mission à part entière des établissements de santé publics et privés à but non lucratifs et permet aux hôpitaux français de prendre part à l’aide publique au développement de la France dans le domaine de la santé. Pour répondre aux enjeux de renforcement des capacités des ressources humaines en santé, les partenariats hospitaliers (ou « jumelages ») constituent depuis plusieurs années un instrument d’appui technique et d’échanges entre hôpitaux français et hôpitaux des pays en développement à travers des formations et des échanges entre professionnel·le·s de santé, dans les domaines de soins infirmiers et médicaux, de l’hygiène, de l’organisation des services, de la maintenance et du management.
En termes de modalités, il s’agit essentiellement de missions de formation et de compagnonnage sur site, ainsi que de l’accueil de stagiaires étrangers en France. Les projets de coopération hospitalière sont également porteurs de bénéfices pour l’hôpital français : par leur transversalité, ils renforcent l’esprit d’équipe, entre professionnel·le·s de santé, au sein de l’établissement, entre administratifs et soignants. Ils constituent également un outil pertinent de questionnement et de compréhension de l’environnement professionnel. Pouvoir exercer ses compétences dans un contexte différent invite à interroger ses propres pratiques.
Améliorer la santé des femmes
En France, la coopération hospitalière internationale fait l’objet de financements de la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) dans le cadre du dispositif de l’Appel à projets pour la coopération hospitalière internationale (APCHI) et de l’Agence française de développement (AFD) dans le cadre du Projet Réseaux et Partenariats hospitaliers (PRPH), projet dont la gestion est assurée par la Fédération hospitalière de France (FHF). Ces dispositifs simples, souples et au dimensionnement financier modeste permettent de contribuer au renforcement de capacités des ressources humaines en santé et ainsi d’améliorer l’accès à des soins de qualité. Ils ont notamment permis le soutien financier d'une vingtaine projets de coopération hospitalière internationale visant l’amélioration de la santé de la femme depuis 2014.
Des expériences inspirantes
"Le fait d’avoir formé des personnes sur place permet aux actions de se pérenniser dans le temps et de mettre en valeur le compagnonnage très caractéristique de la profession de sage-femme. J’en garde un excellent souvenir qui m’a permis de prendre beaucoup de recul sur ma pratique, témoigne Myriam Ben Balla, sage-femme au CH de Valenciennes.En effet, d’un point de vue culturel cette immersion permet de mieux comprendre la manière dont sont abordées la naissance et la maternité, cela m’a apporté des éléments de réponses à des questionnements que j’ai pu avoir auparavant sur l’interculturalité. Cela m’a également permis de voir que le rapport à la douleur par exemple était très subjectif et que la part environnementale avait une grande importance. De manière générale, ces missions permettent une véritable ouverture d’esprit. Les échanges que nous avons pu avoir avec les équipes étaient bi-directionnels, nous avons à la fois donné et reçu de précieux conseils. À titre d’exemple, les techniques d’emmaillotage du bébé (technique qui consiste à envelopper le bébé dans un linge pour reproduire l’enveloppement de la vie in utero) sont transmises de mères en filles et sont des pratiques courantes au Maroc, j’ai pu lors des différentes missions observer ces techniques dans le service de suites de naissances et les remettre en place à mon tour en France",