La Chaire santé, Sciences Po Alumni et l'École d’Affaires Publiques ont organisé un débat, le 12 janvier, associant des représentants des instances européennes, des parlementaires et des experts sur le sujet « Vers une union européenne de la santé ? ». En clôture des échanges, Adrien Taquet, Secrétaire d’État en charge de l’enfance et des familles auprès du ministre des Solidarités et de la Santé a exposé les enjeux de la Présidence française.
« La santé est un vecteur incomparable pour le projet européen dans sa quête de sens et de complétude », a exprimé Adrien Taquet, Secrétaire d’État en charge de l’enfance et des familles auprès du ministre des Solidarités et de la Santé avant de rappeler le triptyque des ambitions de la Présidence française : « relance, puissance et appartenance ».
A propos de la relance, le ministre a cité le plan « next generation » qui permettra de rapprocher les systèmes de santé de l’Union et de financer la restructuration de l’offre de soins et hospitalière dans plusieurs Etats membres. En termes de « puissance », l’Autorité européenne de préparation et de réaction en cas d'urgence sanitaire (Hera) est pour Adrien Taquet « le signal de la volonté européenne de capitaliser sur la politique d’approvisionnement en vaccins et de témoigner notre solidarité internationale. Enfin, l’appartenance est l’expression de l’universalité de l’accès aux soins et de la capacité de l’Union à préserver un consensus pour renforcer la solidarité entre états membres que nous avons vue à l’œuvre lors des évacuations sanitaires. Ces actions participent à notre récit commun européen parfois malmené. L’Union est forte quand elle apporte une réponse commune aux crises ».
Quel avenir pour l’Europe de la santé
Peu favorable à l’élaboration d’un grand Plan européen généraliste, compte tenu du contexte de préservation des compétences nationales, Adrien Taquet a appelé à envisager l’Union de la santé en identifiant les sujets qui font consensus, comme la sécurité sanitaire par exemple. Mais le Ministre a également cité trois autres sujets sur lesquels l’Union européenne possède une légitimité forte.
Le premier concerne la recherche sur les maladies non transmissibles, notamment les maladies rares, la lutte contre la résistance antimicrobienne, la santé mentale ou encore la prévention, "parent pauvre des systèmes de soin nationaux", qui mériteraient selon lui une intervention accrue de l’UE.
Le deuxième est relatif aux enjeux de santé publique dans l’Union. « Il est important de donner davantage de visibilité aux actions que finance la Commission européenne : le Plan cancer, la stratégie maladies rares... Et nous pourrions envisager, au-delà de ces expériences verticales et thématisées, une politique plus globale et de plus long terme », a exprimé Adrien Taquet avant de citer le troisième enjeu, celui de la dimension internationale. « La Santé mondiale pourrait bénéficier de l’Union européenne en santé qui est aujourd’hui le premier pourvoyeur de dons de vaccins aux pays les plus pauvres. A elle seule, la France leur a déjà adressé plus de 50 millions de doses », a t-il conclu.
Autant de sujets qui seront abordés lors d’une réunion informelle des 27 ministres en charge de la santé (EPSCO) à Grenoble le 10 février prochain.