Le solde du régime général de la sécurité sociale et du fonds de solidarité vieillesse (FSV) s'élève à - 38,6 milliards d'euros (Md€) en 2020. Bien que ce chiffre reste vertigineux, il demeure moins élevé que ce qu'avait prévu le gouvernement.
La dégradation des comptes sociaux est une conséquence directe de la crise sanitaire et économique. La pandémie a en effet induit « le déficit le plus élevé jamais enregistré dans l’histoire de la sécurité sociale ».
Des prévisions plus pessimistes
Ce déficit est toutefois moins fort qu’attendu : la loi de financement de la sécurité sociale (LFSS) pour 2021 prévoyait un déficit de 49,0 milliards d’euros. Mais l’économie a mieux résisté que ce que l'on craignait : le PIB s’est contracté de 8,2% en 2020 alors que les lois financières retenaient une hypothèse de -11,0%. Et même si elles demeurent en net recul par rapport à 2019, les recettes ont été plus importantes que prévu, en particulier celles des salaires du secteur privé : +6,7 milliards d'euros par rapport à la LFSS.
Les prélèvements sociaux sur les revenus des travailleurs indépendants ont également moins baissé que ce qui avait été projeté (+1,4 Md€ par rapport aux prévisions). C’est aussi le cas des recettes fiscales pour 2,3 Md€.
Des frais en augmentation
Sans surprise, les dépenses de la branche maladie ont fortement augmenté face à la crise sanitaire. L’objectif national des dépenses d’assurance maladie a été dépassé de 13,9 Md€, par rapport à sa construction initiale dans la LFSS pour 2020.
Ceci reflète les mesures exceptionnelles prises contre l'épidémie : indemnités journalières pour les malades et les cas contacts, coûts des tests, coûts des équipements et des matériels dans les établissements sanitaires et médico-sociaux, compensation des déprogrammations pour les hôpitaux et cliniques, aides aux professionnels de santé libéraux et aux maisons de retraite.
Le dynamisme des dépenses en fin d’année 2020 et des indemnités journalières a entraîné un dépassement de 0,6 Md€ par rapport à l’objectif national des dépenses de l'assurance maladie, rectifié dans la LFSS pour 2021. Ces dépenses 2020 intègrent également la première marche des revalorisations du Ségur de la santé, pour plus de 1,4 Md€.
Un déficit qui touche toute la santé
La situation financière de toutes les branches se dégrade en 2020 par rapport à 2019 et elles sont toutes déficitaires. C’est évidemment la branche maladie qui est la plus affectée par la crise en raison de l’effet « de ciseau » sur ses recettes qui se contractent et ses dépenses qui accélèrent.
Son solde s’établit à -30,4 Md€ en dégradation de près de 29 Md€ par rapport à 2019 (déficit de 1,5 Md€). La branche retraite du régime général affiche un déficit de 3,7 milliards d’euros. Et le déficit du fonds de solidarité vieillesse s’établit à 2,5 milliards d’euros, en augmentation de 0,9 milliards d’euros par rapport à 2019.
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