Dans un communiqué publié le 27 juillet, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) fait état des progrès de l'anti-tabagisme. Le rapport indique également que certains pays ne s'attaquent pas aux nouveaux produits à base de nicotine et ne les réglementent pas.
« Par rapport à 2007, le nombre de personnes désormais couvertes par au moins une mesure de lutte anti-tabac recommandée par l’OMS a plus que quintuplé », indique le communiqué de l'organisation. Quelque 5,3 milliards de personnes sont désormais couvertes par au moins une des 6 mesures MPOWER, programme consistant à inverser le tabagisme mondial. Pour cela, six mesures ont été développées : « protéger contre la fumée de tabac ; offrir de l’aide pour arrêter de fumer ; avertir sur les dangers du tabac ; faire respecter les interdictions de publicité, de promotion et de parrainage et augmenter les taxes sur le tabac ».
Pour plus de la moitié de la population mondiale, les produits du tabac sont assortis de mises en garde sanitaires illustrées. Toutefois, les mesures MPOWER n’ont pas enregistré la même progression. Certaines, comme l’augmentation des taxes sur le tabac, n’évoluent que lentement et 49 pays n’ont toujours adopté aucune des mesures. Bien que la proportion de consommateurs ait diminué dans la plupart des pays, « le nombre total de personnes qui fument reste obstinément élevé ». Sur le milliard de consommateurs environ que compte la planète, environ 80 % vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. Le tabagisme cause la mort de 8 millions de personnes par an, dont 1 million en raison du tabagisme passif.
Les nouveaux produits à base de nicotine
Pour la première fois, le rapport 2021 présente de nouvelles données sur les inhalateurs électroniques de nicotine, telles que les cigarettes électroniques. L'OMS, qui précise que ces produits sont commercialisés à l'attention des plus jeunes « en ayant recours à des milliers de saveurs attrayantes », indique également que les enfants qui recourent à ces produits courent... trois fois plus de risques de consommer du tabac. L'organisme mondial exhorte donc les gouvernements à contrer la banalisation du tabagisme afin de protéger les prochaines générations.
« La nicotine crée une forte dépendance. Les inhalateurs électroniques de nicotine sont nocifs et doivent être mieux réglementés », déclare le Dr Tedros, directeur général de l'OMS. À ce jour, 32 pays ont interdit la vente d’inhalateurs électroniques de nicotine, 79 ont adopté au moins une mesure partielle pour en interdire l’utilisation dans les lieux publics, la publicité ou exiger l’affichage de mises en garde sanitaires sur les emballages. Pourtant dans 84 pays, aucune mesure n'a été mise en place, qu'il s'agisse de restriction ou de réglementation.
« Plus d’un milliard de personnes dans le monde fument encore. Et tandis que les ventes de cigarettes ont chuté, les cigarettiers ont lancé la commercialisation agressive de nouveaux produits et ils ont fait pression sur les gouvernements pour qu’ils en limitent la réglementation. Leur objectif est simple : rendre une nouvelle génération dépendante à la nicotine. Nous ne pouvons accepter que cela se produise », explique Michael R. Bloomberg, ambassadeur mondial de l'OMS, chargé des maladies non-transmissibles et des traumatismes.
Pour le Dr Rüdiger Krech, directeur du département promotion de la santé de l’OMS, le problème se trouve dans l'évolution rapide de l'offre. De plus, « certains produits peuvent être modifiés par le consommateur, de sorte que la concentration de nicotine et les niveaux de risque sont difficiles à réguler ».
Pour en savoir plus : Communiqué de l'OMS